Désiré Barodet (1823 – 1906)

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1844 instituteur à La Frette.

1845 instituteur à Bantanges : tout se passa bien au début : il exerça même la fonction de secrétaire de mairie. Mais ses idées républicaines et progressistes furent mal vues par les autorités au moment de la contre-Révolution qui a suivi la Révolution de 1848 : il fut révoqué en 1849.

Il créa alors une école libre laïque à Cuisery.

Fidèle à ses idées républicaines, il s’opposa au coup d’état du 2 décembre 1851 qui allait amener le Prince-Président Louis-Napoléon Bonaparte à devenir Napoléon III l’année suivante : cela lui valut de nouveaux ennuis : il dut se cacher à Cuisery et dans les environs.

Deuxième période : à Lyon

Il s’installa à Lyon en 1856 . Il y exerça différents métiers :  précepteur, agent d’assurances, directeur d’une usine de produits chimiques à Vernaison (69) …

Sur l’acte de décès de sa femme Emilie Ramez en 1857, il est présenté comme teneur de livres.

Ce fervent républicain accueillit avec enthousiasme la fin du Second Empire et l’arrivée de la IIIème République .  En 1870, il fut élu aux élections municipales et devint le 1er Adjoint du Maire, le Dr Hénon ; à sa mort en 1872, il lui succèda comme Maire de la Ville.

Il n’eut pas beaucoup le temps d’exercer ce mandat, car l’année suivante, l’Assemblée nationale décidait de supprimer la Mairie Centrale de Lyon.

Troisième période : à Paris

La même année 1873, sollicité par ses amis politiques radicaux de Paris pour une élection délicate (le siège était convoité par Charles de Rémusat, Ministre des Affaires Etrangères du gouvernement Thiers), il releva le défi et, soutenu, entre autres, par Gambetta, il l’emporta nettement . Il prit alors une dimension nationale, d’autant plus qu’il fut ensuite réélu régulièrement à l’Assemblée Nationale jusqu’en 1896, avant de devenir sénateur de Paris jusqu’en 1900 .

Ce fut un parlementaire très actif et très influent .

Quelques exemples :

  • Il obtint la publication du recueil des programmes et engagements électoraux des députés, institution qui existe toujours à l’Assemblée et s’appelle le Barodet .
  • Il fut le véritable inspirateur des lois Ferry, instaurant l’école gratuite, laïque et obligatoire .
  • Sa dernière proposition de loi, en 1900 visait à abolir la peine de mort pour « inaugurer le vingtième siècle par un grand acte d’humanité  et de civilisation » .

Fin de vie : Le retour aux sources :

En 1900, à 77 ans, il décida de mettre un terme à sa carrière parlementaire et se retira dans le Jura, à Vincelles où il tint le bureau de tabac avant de mourir en 1906.

Selon ses volontés, il fut inhumé à Lyon, au cimetière de la Croix-Rousse, où fut inauguré en 1910 par Edouard Herriot, Maire de Lyon, un monument dédié à « ce grand défenseur de la Liberté  et de la République » .